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L'édito d'avril 2022

L’édito de Jean-Baptiste Aubin 

Maître de conférences en Statistique et ancien directeur de la MMI

Plus je vieillis, plus je me rends compte que l’important se trouve dans les échanges avec les autres. Et plus les autres sont différents, plus les échanges peuvent être féconds. C’est d’ailleurs l’un des aspects qui me plaît le plus dans mon métier. Je suis enseignant-chercheur en statistique, a priori un métier où le temps est passé isolé dans des bibliothèques poussiéreuses ou devant des programmes informatiques arides… Ce n’est pourtant pas la majorité de mon temps !

Depuis mes cours où je côtoie des étudiant•es de tous milieux, à ma recherche, où je suis amené à dialoguer avec des médecins, des économistes, des hydrologues, des microbiologistes, dont j’analyse les données :  « l’autre » est toujours présent. Mais l’endroit où j’ai sûrement eu parmi les échanges les plus riches est sans conteste la Maison des mathématiques et de l’informatique.

Bien sûr, je pourrais parler des découvertes inspirantes sur les travaux de mes collègues mathématicien•nes. Saviez-vous que les mathématicien•nes professionnel•les ne maîtrisent qu’une infime partie de l’ensemble gigantesque de connaissances que constitue le savoir actuel en mathématiques ? Ils sont souvent spécialisés dans une sous-partie de l’un des domaines des mathématiques. Par exemple, je ne maîtrise qu’une petite portion de la statistique non paramétrique, elle-même sous-partie des statistiques, elles-mêmes domaine (avec l’arithmétique, la géométrie, l’algèbre, l’analyse, les probabilités, etc.) des mathématiques !
Bien sûr, je pourrais parler des discussions éclairantes avec les artistes, les historiens, les philosophes, qui viennent compléter le regard de scientifique que je porte sur le monde, le remettant dans son contexte, l’illustrant, le rendant plus beau, lui donnant du sens.

Cependant, mes discussions les plus « riches », je les ai sûrement eu avec ce qu’on appelle des représentant•e•s « du grand public ». Au travers de remarques souvent lancées d’une façon anodine (elles n’en étaient pas moins profondes), ces échanges ont changé durablement ma vision du monde, remis en question ce qui me semblait évident. Ici plus qu’ailleurs, on peut rencontrer des regards qui s’allument et peut-être que les chercheurs ne sont pas les seuls à tirer profit de ces échanges…

Le mois prochain à la MMI, les activités habituelles (mais pas moins extraordinaires !) continuent de vous offrir un point de vue saisissant sur les mondes fascinants des mathématiques et de l’informatique : exposition sur l’intelligence artificielle, atelier robotique, contes mathématiques, etc.

Mais les élections présidentielles se tiennent dans quelques semaines : rendez-vous incontournable de notre république dont nous sommes si fier•es, ces élections semblent l’essence même de notre démocratie représentative. Mais quel est le rapport entre démocratie, mathématiques et informatique ? Si vous pensez que « démocratie = élections = scrutin majoritaire à deux tours », venez remettre en question cette double égalité à la MMI. Des spécialistes du domaine croiseront leur regards sur les élections lors d’une soirée exceptionnelle le 14 avril prochain dans la salle Condorcet (aura-t-elle jamais mieux porté son nom ?). Après une courte pièce de théâtre de la compagnie Terraquée, se tiendra une table ronde en interaction avec le public croisant les points de vue de mathématiciens, bien sûr, mais aussi d’une économiste, d’une psychologue et d’un artiste sur le sujet.

Venez découvrir en quoi le mode de scrutin choisi (ou imposé…) a une influence considérable sur la vie démocratique de notre pays ! Venez participer à ce débat nécessaire à la bonne santé de notre démocratie, cet idéal toujours à conquérir !

Venez à la MMI (aussi) en avril !

 

 

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